Legend of a Holy Drinker

Conyagi de Pinot Noir 2008

Y a les adeptes du touche par touche et y à ceux qui laissent le corps s’engorger. Qu’il fasse son sillon, le laisser en nous creuser. Faut que le corps entier s’en imbibe. Ce que le vin a arraché à la terre, qu’il puisse nous le redonner. De la terre à la bouche.

Faut boire, boire à gorge déployée, faut que le vin nous travaille, nous traverse, nous transporte. Faut le happer, qu’il se hisse dans les papilles, faut le faire aller, venir, le faire voyager en bouche puis le laisser aller. Plus il coule dans les veines plus il passe fugitivement de neurone en neurone plus il s’évade comme les prémisses d’une futur promesse. Faut laisser vaciller la mémoires des sens, lui donner le temps de s’émouvoir, le temps que les arômes, agissent, que les arômes donnent leurs frappes, leurs timbres particuliers. Neurone après neurone jusqu’au cerveau. Selon qu’ils frappent dans un sens ou dans un autre le vin affirme son caractère, il  dévoile ses profondeurs, y a de la couleur, de la lumière, ça tourbillonne autour du soleil et le vent qui balaie tout cela et qui appel à une autre gorgée.

Une autre gorgée encore et tout recommence, pas forcément dans le même sens, non, il peut surprendre ce vin, il peut partir ailleurs qu’en première gorgée, nous emporter vers d’autre ancrage, changer de cadence, faire un revirement, le vin s’ouvre, il se donne, à nous de le suivre de se frayer en lui alors qu’il voyage dans nos veines, nos organes, nos viscères.

Faut que le cerveau s’en infuse qu’il prenne son emprunte. Faut laisser se faire les échanges, laisser passer du sol au cep, du cep au raisin, du raisin au vin, du vin en bouche, qui enflamme, embrase les sens. Faut s’en imbiber le temps que l’alchimie se déploie en nous. Comme un poème inédit.

 

Distillation d’un Pinot Noir 2008 élevé en fût de chêne sans autre intervention que le passage du temps.

Mythopia - vins naturels soutenus par la folie de tout faire un peu différemment.